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À leur origine, elles étaient alimentées par les sources de la colline, mais jusqu'à il y a quelque temps, c’était le réseau d’eau potable qui les alimentait et cette eau était rejetée directement dans les égouts …
Il y a une dizaine d'années, la Ville a décidé d'arrêter ces fontaines !
Dans le cadre du 1er budget participatif de la ville de Lyon, SEL a proposé de réaliser les travaux nécessaires pour que l’eau soit recyclée et que les fontaines puissent être remises en eau pour le plaisir des enfants et des oiseaux qui sont nombreux autour de la place.
Le projet, validé par les services techniques de la ville, a été soumis au vote des Lyonnais et a recueilli suffisamment de suffrages pour être réalisé. Les travaux se sont déroulés pendant l'été 2024. L'inauguration de la remise en eau s'est tenue le 13 novembre 2024.
Historique :
Au début du XIVe siècle, la communauté religieuse des Clarisses de la Déserte s’installe au pied des Pentes de la Croix-Rousse. Les eaux de source sont en très grande abondance dans la colline et à partir du XVe siècle une fontaine, établie dans leur clos, est laissée à la jouissance des habitants du quartier par les abbesses.
Après la Révolution, les bâtiments conventuels sont démolis ; en 1817, le projet de création d’une place entourée de beaux bâtiments, afin d’embellir ce nouveau lieu public, est soumis au conseil municipal. Il est envisagé d’édifier en son centre une fontaine monumentale, mais finalement, après l’édification de l’escalier monumental qui donne accès au Jardin des Plantes, le conseil vote le projet de création de la place, à l’exception de la fontaine, car « elle obstruerait la vue sur le jardin et gênerait la voie publique ».
La ville décide alors d’encadrer l’escalier de deux lions crachant l’eau récupérée de la colline. A cette époque, elle est en relation avec le sculpteur lyonnais François-Frédéric Lemot, membre de l’Académie, qui exécute la nouvelle statue équestre de Louis XIV pour la place Bellecour. Il informe la municipalité qu’en 1811, sous la conduite de l’architecte Léon Vaudoyer, un modèle de lions égyptiens en fonte a été réalisé par M. François Chagot, propriétaire de la fonderie Royale du Creusot, pour décorer les fontaines qui ornent l’entrée du Palais de l’Institut.
Lemot propose alors une solution économique pour le projet de fontaines place Sathonay : faire fondre une nouvelle paire de lions avec les moules conservés chez M. Chagot au Creusot.
Les deux lions en fonte patinée noire, qui crachent de l’eau dans une vasque en marbre rouge sont installés en 1824. Depuis cette époque, ils ornent la place Sathonay.
Denis Lang