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Patrimoine du quotidien
Certains l’appellent « le Petit Patrimoine ». Dans un article publié dans notre bulletin n° 3 de mai 1984 (que vous trouverez en pièce jointe, et dont cet article s’est largement inspiré), Paul Scherrer, alors président de l’UCIL (Union des Comités d’Intérêt Local et d'urbanisme de l'agglomération lyonnaise), le nomme le « Patrimoine du Quotidien ».
Ces deux dénominations désignent les divers éléments du décor urbain qui caractérisent un quartier ou une rue de la ville.
Tout le monde connaît le patrimoine prestigieux laissé par le passé d’une ville historique comme Lyon, mais à côté de ce « grand patrimoine » protégé (encore faut-il le surveiller de près !), il en existe un autre, plus modeste mais non moins significatif pour l'habitant d’un quartier : il s'agit en particulier des impostes, portes, heurtoirs, mascarons sculptés, cariatides, balcons tarabiscotés...
La toponymie fait aussi authentiquement partie de notre culture locale. Certains noms de nos voies rappellent d'antiques marchés ou l'existence d'une congrégation religieuse. Beaucoup ont, hélas, disparu pour honorer le nom d'une gloire souvent éphémère.
Il y a également la statuaire qui perpétue la mémoire d’un personnage plus ou moins connu ou qui décore la ville, sans oublier les statues d'angle, encore nombreuses mais dont beaucoup ont disparu : il suffit pour s'en convaincre de comparer les ouvrages qui en font l’inventaire.[1]
Plus modestement, on rencontre en chemin des éléments de mobilier urbain dont le charme désuet nous séduit : bancs de pierre taillée, kiosques, consoles de repos, bornes-fontaines à la gueule de lion, vieilles enseignes commerciales…
Repères connus et rassurants, auxquels on est tellement habitués qu'on ne les voit même plus, mais qui manqueraient cruellement au décor de la ville si, par aventure, une rénovation les faisait disparaître. Combien sont déjà tombés sous les coups des démolisseurs ? Il reste cependant encore quelques authentiques « croix du chemin », autrefois dressées à un carrefour rural, aujourd'hui insérées dans le tissu urbain.
Quelle est la protection de ce patrimoine populaire mais incontestablement authentique ? Pratiquement nulle : la plupart de ces éléments ne sont ni classés, ni inscrits à l'inventaire, ni même au pré-inventaire, et ils peuvent disparaître au gré des rénovations et des démolitions.
Aussi nous a-t-il paru nécessaire, tout au long de nos 50 ans d’existence, de les mettre en avant en attirant l'attention du public et des pouvoirs publics sur la nécessaire sauvegarde de ce « patrimoine du quotidien », constitué d'objets inanimés qui ont une âme et qui font l’âme des quartiers et celle de la ville.
Vous trouverez donc ci-dessous, la liste des principaux bulletins qui les ont mis en avant et les liens vers des photothèques que nous avons créées.
Denis Lang
[1] André George « les madones des rues de Lyon » publié en 1913 aux éditions Lardanchet et le « Guide des madones de Lyon », publié en 2008, aux éditions Autre Vue.