Chapelle de la Trinité

Dès la fin 1985, Sauvegarde et Embellissement de Lyon s’investit pour la rénovation de la chapelle et participe à la campagne en faveur du monument, de la lutte contre l’affichage sauvage qui figure sur sa façade et engage une action pour sa réhabilitation qui semble faire son chemin.

La ville écrit « Une restauration pourra être envisagée que si un projet de réaffectation est élaboré », ce qui ne semble pas trop difficile étant donné sa situation géographique et son cadre merveilleux.

Le 30 septembre 1995, Jean-Gabriel Mortamet, architecte en chef des Monuments Historiques conduit une visite au cours de laquelle des membres de SEL peuvent constater l’avancement de la rénovation avec la transformation de la chapelle en salle de spectacle.

En 1988, 1989 et 1992, l’association consacre plusieurs dossiers dans ses bulletins. En novembre 1994 il est écrit « la persévérance a payé ».

Historique

Au cœur de la presqu’île, bordée par le passage Ménestrier, la chapelle de la Trinité nous accueille avec sa façade de pierre encadrée de deux tours en léger ressaut et son portail surmonté d’un fronton triangulaire.

Au milieu du XVIe siècle (1565), le Consulat confie aux Jésuites le Collège de la Trinité qui existait depuis 1527 à la suite de la cession du terrain appartenant à la Confrérie de la Trinité, il devient alors le Grand Collège. Ils édifient une chapelle qui doit son style baroque au frère Jésuite, architecte, Etienne Martellange. Elle est consacrée en 1622.

En 1702, le père Jean de Saint-Bonnet crée un observatoire astronomique au-dessus du fronton de la chapelle. Après avoir connu une grande période d’activité entre 1740 et 1762, il est détruit lors du siège de Lyon en 1793. Il est alors remplacé par celui du palais Saint-Pierre avant d’être transféré à Saint-Genis-Laval et devient l’observatoire de Lyon.

En 1754, l’architecte, peintre, Ferdinand Delamonce, redécore l’intérieur. La polychromie du marbre de Carrare de la nef et du chœur ainsi que les trompe-l’œil et les sculptures en font un véritable joyau. Parmi les nombreuses œuvres d’art on  trouve, le tableau de Delamonce « l’Apothéose de Saint Jean-François Régis » ainsi que la statue de Saint Ignace de Loyala, père fondateur de la Compagnie de Jésus, qui enrichissent le décor du chœur.

Le 26 janvier 1802, la chapelle accueille les membres de la « Consulta » de Lyon, réunion au cours de laquelle Bonaparte, Premier Consul, proclame la première République italienne dont il est élu président.

En 2012, une plaque commémorative du 210e anniversaire de cet événement y est apposée.

Au cours des siècles, la chapelle est partie intégrante du Grand Collège Jésuite puis du lycée Impérial (sous Napoléon) et enfin du Lycée Ampère. Elle est désacralisée en 1920, ses orgues sont vendues à la commune de Saint-Chef en Isère. Entre 1930 et 1937, la chapelle devient même une salle de gymnastique pour les lycéens.

Elle est inscrite à l’Inventaire des Monuments Historiques en 1939, mais est interdite d’accès, se dégrade et se meurt.

Elle est restaurée par la ville de Lyon et la région Rhône-Alpes de 1997 à 1999. C’est alors qu’elle devient un lieu de concerts et de rencontres (Quais du polar, p. ex.). Au 1er juillet 2024, « le Concert de l’Hostel Dieu » remplace l’association des « Grands Concerts » qui occupait les lieux depuis la réouverture. Sous le nom de « Lyon Trinité Musique » leur répertoire baroque collabore aussi avec de la musique plus contemporaine.

Elle reste avec Saint-Bruno-les-Chartreux, un des rares témoins de l’art baroque religieux à Lyon.

                                                                                                                                          Odile Izoard