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L’hôtel de Milan
Un autre patrimoine lyonnais à préserver : l’ancien Hôtel de Milan et son extraordinaire galerie
Qui imaginerait qu’au 8 place des Terreaux, à l’emplacement de l’actuel « Boston Café », se trouvait autrefois le hall d’accueil d’un des plus grands hôtels de la ville ? L'Hôtel de Milan.
Au-dessous de la dalle de béton qui recouvre désormais le bar, se trouve une étonnante galerie en stuc dont la plus grande partie est encore visible depuis les étages de l'immeuble. On peut se faire une idée de l'ancienne splendeur de cette cour grâce à une maquette, au 1/12e, exposée au musée de la Miniature à Saint-Jean et réalisée par Dan Olmann.
Ce site, unique en son genre, était surmonté d'une verrière censée le protéger mais elle a été fuyarde pendant très longtemps. Elle a fort heureusement été remplacée il y a une dizaine années, par une verrière neuve. Celle-ci protège désormais ce qu'il reste du magnifique décor qui s'était dégradé pendant des années à cause des infiltrations.
En septembre 2012, SEL a publié un article pour présenter la galerie et son historique. Nombre d'autres publications y ont elles aussi consacré des papiers. Hélas, le lieu est quasiment inaccessible aujourd’hui. Il se trouve au centre d’une copropriété qui n'envisage toujours pas sa restauration et son accès au public.
Historique
En 1715, l’immeuble d'habitation implanté sur ce site est acquis par Jean de Lacroix-Laval[1].
Transformé vers 1750 en « Maison pour Voyageurs » sous le nom d’hôtel de Milan[2], il reste propriété de la famille Lacroix-Laval jusqu'à la fin du XIXe siècle. Pendant la période révolutionnaire, il devient un temps « Maison de la Liberté, ci-devant Hôtel de Milan – place de la Liberté ».
Les fameux lambris de la galerie ont vraisemblablement été réalisés vers 1890 par le décorateur-sculpteur Jules Mazzoni (1852-1895), installé avec son frère au 54 quai de l’Hôpital.
En 1900, les publicités vantent un « Hôtel de 1er ordre à proximité du Grand Théâtre et au centre du commerce de la soierie ». Malgré cela, il ferme en 1905.
Quelques années après la fermeture de l’hôtel, le hall d’accueil a été coupé en deux, à mi-hauteur, par une dalle de béton. La partie basse accueille vers 1913 le cinéma « Les Terreaux ». Ce cinéma devient parlant à partir de 1930 et prend le nom de son propriétaire-fondateur : Monsieur Lextrat. En 1972, son nouveau propriétaire lui donne le nom de « Zoom ». Le cinéma ferme ses portes en 1988. La salle principale devient une salle de billard. C’est aujourd’hui un café.
Denis Lang
[1] Premier d'une longue lignée de notables, dont le plus illustre, Jean de Lacroix-Laval (1782-1860), fut maire de Lyon et député du Rhône.
[2] Selon les nombreux documents réunis par Jean-Pierre Gasnier et que Jean-Luc Chavent nous a aimablement transmis.